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Posted Jan 30, 2009, 5:33 AM
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ECDM
RESIDENCE LADOUMEGUE
programme: Construction de 190 logements pour étudiants
maître d'ouvrage: RIVP
maître d'oeuvre: ECDM
BET: BETIBA, Franck Boutté
localisation: Rue des Petits Ponts, Paris XIXe
superficie: 5600 m²
coût: 16M€ HT
année: 2008 Le tracé linéaire né d’une limite entre deux communes génère une géométrie parcellaire improbable, une frange territoriale, un entre deux. Si cette géométrisation de l’espace induit des qualités foncières singulières avec la possibilité de dérouler une architecture en un long traveling notre préoccupation est avant tout de transformer l’orée en interface, mettre en œuvre des passages, des perpendiculaires qui viennent contredire l’histoire d’une organisation urbaine révolue. Le projet est l’occasion de repenser une mise en relation de territoire sub-périphérique, d’hybrider des paysages parallèles de proposer une articulation de strates successives.
Nous sommes partis de cet espace plan qui borde les abords du périphérique, territoire que nous organisons par des cadrages, par des vides structurés, des failles ondulantes allongées ou verticales. Les vides organisent le projet, ils en sont la structure, ils tiennent en lévitation le construit. Dans cette frange incertaine la question de la densité est centrale. Il existe à proximité du site des masses construites imposantes constituant les limites sud de Pantin et des espaces distendus désaturés, révélant les distances, ouvrant des horizons flous. Il existe de longues étendues de territoires Parisien à la densité proche de zéro laissant supposer vacuité et incertitudes organisées par des infrastructures. Fort de ce constat nous proposons une résille habitée, une maille évanescente, poreuse, un bâtiment ignorant la gravité, un plan désaturé qui en annonce d’autres. Ce travail sur le skyline, sur la singularité de ces larges horizons spécifiques aux territoires dégagés est à mettre en relation avec ce socle épais, large, couvrant l’intégralité du territoire jusqu'à la bute du périphérique. Ce socle nous le voulons terrien, lié au sol, confondu au terroir, pleine terre, plein de terre gagnée par un végétal proliférant qui viendrait proposer un jardin horizontal et un jardin vertical, un jardin d ‘équerre, un socle qui phagocyte, un square infrastructure, mur de soutènement, soubassement d’un projet dual.
190 logements pour étudiants. Des logements dédiés à des résidents au profil défini, homogène, même âge, même éducation. Face à un programme hyper répétitif que nous n’essayons pas de contredire nous écrivons des scénarios de vie, des histoires singulières que l’architecture murmure. Dès lors il s’agit de fédérer 190 logements, et au moins autant d’individualité, de créer une unicité, une identité, de générer une Grande Maison, un lieu généreux, gage de vie et d’harmonie entre tout ses résidents.
On pénètre dans la résidence par la clairière verticale d’un jardin habité, cavité dans un socle étendu jusqu’au périphérique, expérience troglodyte acidulé. Le sol est vallonné à 4% pour désynchroniser la résidence des rythmes de la ville, une forêt de poteaux inclinés fragmente l’espace, une large faille laisse pénétrer la lumière le long du mur séparatif, les boites aux lettres s’ont attachées en grappe au pied des poteaux, au fond, deux ascenseurs panoramiques vous attendent, accéder à son logement c’est s’élever dans l’horizon d’un paysage parisien.
Les façades mettent en scène ce programme monolithique : une trame comme dénominateur commun, module répété par appartement, partition des surfaces de façades égales, parfaitement réparties. La somme est constitutive du projet. Rythmique répétitive, raide, séquencée, syncopée comme autant de possibilités d’échapper à la fatalité de la répétitivité. La façade principale est faite d’un plan vitré cadré par un infundibulum captant la vue, la lumière, protégeant du bruit, générant un balcon, un espace extérieur de 7m² pour chaque logement. Surfaces à vivre assez larges pour sortir une table travailler, manger bronzer.
A l’ouest un sous verre venant s’ajuster à la silhouette de la résidence, lame mince, limite infranchissable limité aux reflets de la matière entre jeux de ballons et la résidence. Derrière le « plus beau jeu de traveling parisien » (toutes proportion gardés). La découverte d’un vaste horizon parfaitement dégagé en déplacements horizontaux et verticaux se suffit à lui même et on pense aux étudiants étrangers arpentant Paris depuis leur résidence.
http://www.ecdm.fr/
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