Station-service à l'entrée du Vieux-Nord: décision portée en appel
Le mardi 23 septembre 2008
David Bombardier, La Tribune
SHERBROOKE- Le conseil municipal de la Ville de Sherbrooke aura finalement son mot à dire dans le projet de station-service envisagée en bordure de la gorge de la rivière Magog. À la demande d’au moins un citoyen, la décision du comité de démolition sera portée en appel, confirme la greffière de la Ville, Me Isabelle Sauvé.
«J’ai reçu une demande d’appel vendredi», a indiqué hier Me Sauvé, en entrevue à La Tribune. La greffière de la Ville ne peut révéler l’identité du demandeur ni les motifs invoqués dans sa demande. Chose certaine, il ne s’agit pas de la Coalition Sherbrooke milieu de vie, qui compte elle aussi porter la décision en appel au cours des prochaines semaines.
Le 8 septembre dernier, les quatre élus membres du comité de démolition ont approuvé la démolition de deux immeubles vacants situés à l’angle des rues Belvédère Nord et Frontenac, sous prétexte qu’ils ne sont pas fonctionnels et n’ont pas de grande valeur patrimoniale. Les promoteurs Christian et Antoine Fabi veulent y construire une station-service incluant un restaurant et un dépanneur.
Ce projet a été décrié par plusieurs élus, qui auraient préféré voir autre chose qu’une station-service à l’entrée du quartier patrimonial du Vieux-Nord et à deux pas de la gorge de la rivière Magog, qui sera bientôt mise en valeur par la Cité des rivières. Mais puisque le projet des promoteurs est conforme au zonage, la plupart des élus jugent avoir les mains liées.
Pour mettre un terme au projet, la vice-présidente de la Cité des rivières, Chantal L’Espérance, propose néanmoins d’analyser la possibilité d’acheter le terrain.
Le comité exécutif n’a pas l’intention d’étudier cette possibilité, tranche le président de ce comité, Bernard Tanguay. «Ce serait très surprenant que notre orientation change. Ce n’est pas à l’ordre du jour du comité exécutif d’étudier cette question. Je vois mal comment on pourrait dépenser un million de dollars pour un terrain vacant», illustre-t-il.
La greffière de la Ville n’avait besoin que d’une seule demande de citoyen pour que la décision du comité de démolition soit remise en question. Me Isabelle Sauvé recevra les demandes d’appel jusqu’au 8 octobre prochain, soit à l’intérieur du délai de 30 jours suivant la décision du comité.
Ces demandes ainsi que le dossier complet sur lequel le comité de démolition s’est basé pour prendre sa décision seront ensuite remis aux élus. Ceux-ci devront vraisemblablement accepter ou refuser la démolition des deux immeubles de la rue Belvédère Nord lors de leur réunion du 20 octobre prochain. «C’est une bonne nouvelle, estime la conseillère Chantal L’Espérance. On va voir les arguments des gens du conseil.» À son avis, la démolition des deux bâtiments est injustifiée.
Interrogé par La Tribune, lundi, le promoteur Christian Fabi n’a pas voulu émettre de commentaires.