Publié le 09 novembre 2011 à 07h21 | Mis à jour à 07h21
Pas de lettres pour l'amphithéâtre
Paule Vermot-Desroches
Le Nouvelliste
(Trois-Rivières) Contrairement à l'esquisse qui avait été présentée lors du concours d'architecture, l'amphithéâtre de Trois-Rivières sur Saint-Laurent n'aura pas de lettres géantes en façade. L'architecte Paul Laurendeau explique que ces lettres, qui valaient près de 100 000 $ chacune, avaient une capacité structurante et ne seraient plus utiles autrement que pour un souci esthétique, étant donné que le projet a été modifié.
«Ces lettres n'avaient pas été mises dans le budget de présentation au départ. Maintenant, le bâtiment a été réduit vers l'arrière et les colonnes ont été rapprochées. Leur capacité structurante n'est plus nécessaire. On pourrait toujours en mettre pour une question esthétique si on le voulait, elles coûteraient un peu moins cher étant donné que leur taille serait réduite», précise l'architecte.
Ce dernier concède qu'il a fallu travailler pour revoir à la baisse les coûts de l'amphithéâtre, notamment en changeant certains aspects du toit ou encore certains types de revêtement de façade.
«Le client a également fait preuve d'ouverture en réduisant le nombre de places debout sur le talus. Par contre, le concept prévoit des sièges amovibles vers l'avant, qui pourraient être retirés dans le cadre, par exemple, d'un concert rock, ce qui augmenterait ainsi la capacité d'accueil», croit Paul Laurendeau.
Quant aux aménagements extérieurs, non compris dans le contrat adopté lundi soir, la Ville devra procéder par appel d'offres public afin d'octroyer ce contrat. L'architecte pourrait alors agir à titre de consultant, afin d'assurer une continuité entre son bâtiment et l'aménagement aux alentours.
Concours
Appelé à commenter l'adoption du projet d'amphithéâtre pour plus de 8,5 M $ de plus que ce qui était prévu au cadre financier du départ, le président du jury du concours d'architecture, l'architecte Philippe Drolet, a appelé à la prudence, hier, avec l'analyse des coûts et des chiffres.
Selon lui, le jury du concours d'architecture devait juger le projet dans son ensemble, avec les éléments qui étaient connus à cette époque, autant que les architectes devaient travailler à l'intérieur d'un cadre financier avec ces mêmes éléments connus à l'époque.
«Un concours d'architecture n'est jamais un outil de contrôle des coûts. Je sais que depuis le concours, il y a notamment eu des tests de nature du sol. Au moment du concours, tous les finalistes avaient le même niveau d'information, mais c'est normal que certains paramètres se précisent et influent sur les coûts au fur et à mesure qu'un projet se développe. Ce n'est pas uniquement à Trois-Rivières. Dans tous les projets, c'est comme ça», signale M. Drolet.
Ce dernier déplore qu'une grande méconnaissance du public et des médias viennent souvent déformer l'opinion publique sur le milieu de l'architecture et de la construction.
«On adopte une attitude de prêt-à-porter pour parler d'un projet de haute couture. Ce qu'on fait là, c'est du sur mesure. Il n'y a pas un amphithéâtre au monde qui va ressembler à celui de Trois-Rivières», ajoute M. Drolet.
«À l'intérieur d'un concours, on peut difficilement contrôler l'ampleur que ça va prendre, et c'est l'erreur que font parfois les politiciens, en prétendant contrôler les coûts. Et par méconnaissance, on se rabat sur les chiffres», croit-il.
Philippe Drolet cite en exemple un projet au cours duquel il devait avoir recours à l'utilisation d'une bonne quantité d'acier.
«Il a suffi que des Chinois achètent de l'acier en très grande quantité pour que les coûts sur le marché montent. La construction, c'est un rassemblement de plein de monde, de plein de variables, et on ne peut jamais savoir avec certitude l'ampleur que ça prendra», mentionne-t-il.
Toutefois, M. Drolet appelle à la prudence, en espérant que les choix ne se fassent pas en fonction d'une vision politique, mais d'une vision d'avenir. «On ne construit pas un amphithéâtre pour Monsieur le maire. On le construit pour nos enfants et nos petits-enfants», indique-t-il.
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvell...phitheatre.php
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En comparaison, voici la version comportant les lettres.
http://www.lhebdojournal.com/Actuali...ure-retardee/1
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvell...tomne-2013.php