Voici un portrait du développement économique de la région, réalisé par le journal
Les Affaires. Cela confirme l'existence du risque important que Bromont se démarque, (éventuellement) au détriment de Sherbrooke.
12-11-2011 (modifié le 10-11-2011 à 11:47)
Des nouvelles qui font jaser
JEAN-FRANÇOIS BARBE
Les Affaires
1 BRP sur la Lune
Des engins tout-terrain, en partie conçus à Sherbrooke, pourraient d'ici une dizaine d'années rouler sur la Lune. Grands comme un camion, ces véhicules seraient alors utilisés par d'éventuels résidents d'une base lunaire permanente. «Nous voulons terminer un premier prototype d'ici décembre 2012», dit Mihai Rasidescu, directeur général du Centre des technologies avancées BRP - Université de Sherbrooke (CTA). Le CTA a pour mission de concevoir la plateforme mobile, soit le châssis et les systèmes de locomotion. Les autres parties du véhicule seront développées par MacDonald Dettwiler and Associates (MDA) de Vancouver. Selon M. Rasidescu, le Centre des technologies avancées est le seul centre de recherche «privé-public» du Canada. BRP et l'Université de Sherbrooke détiennent, chacun, la moitié de la propriété du Centre. «Couramment utilisée aux États-Unis et en Allemagne, la formule privé-public favorise l'exploitation commerciale de la recherche fondamentale», estime M. Rasidescu. «Et contrairement aux centres de recherche privés, nous jouons un rôle social majeur auprès des étudiants. Cette année, nous avons octroyé 26 bourses d'études d'une valeur globale de 0,5 M $». Le CTA emploie 74 personnes.
2 Le Zoo fracasse ses records
Avec plus de 600 000 visiteurs cette année, le Zoo de Granby a franchi un nouveau record d'achalandage. Selon sa directrice générale, Joanne Lalumière, le Zoo récolterait les fruits d'un ambitieux programme de modernisation de 60 millions de dollars (M $), entamé en 2004. «Au cours des dernières années, nous avons abandonné l'approche de type enclos au profit de grands habitats naturels dans lesquels se côtoient plusieurs espèces animales», dit-elle. De plus, le parc zoologique a su s'enrichir de l'ajout de nouvelles espèces. Par exemple, un nouvel aquarium, inauguré cet été, contient environ mille spécimens d'une cinquantaine d'espèces marines. Un des prochains défis du Zoo consistera à hausser à plus de 5 % la part des visiteurs hors Québec, qui est annuellement de 3 à 4 %. Créé en 1953, le Zoo affiche un chiffre d'affaires de 20 M $ et emploie jusqu'à 600 personnes en période de pointe.
3 Le caoutchouc rebondit
Un fabricant de pièces en caoutchouc et en plastique pour l'industrie de l'automobile, les Industries KanCorp, agrandira ses installations de Magog et embauchera une centaine d'employés supplémentaires d'ici juin prochain. Cette entreprise familiale, qui exporte ses produits aux États-Unis, au Mexique et en Europe, vient notamment de remporter un important contrat auprès de Fisker Automotive, un constructeur californien d'automobiles hybrides de luxe. «Il existe une forte concentration, à Magog, de fabricants de caoutchouc. Certains sont d'importants fournisseurs de l'industrie automobile et les dernières années ont été très difficiles. L'expansion de KanCorp traduit un dynamisme renouvelé de ces entreprises qui reprennent des parts de marché», commente Robert Fortin, directeur régional de l'Estrie au ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE). À Magog, l'entreprise G-Spek, un sous-traitant dans l'industrie de l'automobile, relève la tête grâce à une quarantaine d'embauches, après être venue près de disparaître. C'est également le cas du centre de recherche et de développement Camoplast, un fabricant de chenilles et de roues en caoutchouc ainsi que de pièces pour l'industrie automobile.
4 Une ligne Bromont - New York ?
Le directeur de l'aéroport Roland-Désourdy de Bromont, Robert Blais, a de l'ambition : concurrencer Burlington et Plattsburgh en instituant des liaisons directes entre sa ville et de grands centres urbains tels que New York, Cleveland et Toronto. Selon M. Blais, beaucoup de résidents de la Rive-Sud de Montréal prennent l'avion chez nos voisins du Sud afin de sauver du temps et de s'épargner le stress des embouteillages de la métropole. Afin de réaliser cet objectif, il lui faudra attirer un transporteur de type WestJet, Porter ou même Air Canada. Mais auparavant, M. Blais a indiqué vouloir ajouter quelque mille pieds à la piste d'atterrissage de l'aéroport de Bromont, qui en compte cinq mille, afin de permettre de meilleurs atterrissages lorsque les conditions météo sont difficiles. M. Blais a dit vouloir commander une étude de marché afin de séduire les transporteurs.
5 Transfert d'innovation accéléré
Attention, de nouvelles inventions pourraient bientôt voir le jour à Sherbrooke ! En effet, l'Institut interdisciplinaire d'innovation technologique (3IT) de l'Université de Sherbrooke inaugurera prochainement ses nouveaux laboratoires rassemblés sous un même toit dans le Parc Innovation. Dédié aux nanotechnologies, au génie biomédical, à la robotique, aux télécommunications et systèmes d'information ainsi qu'à la gestion de l'innovation, 3IT propose un modèle d'affaires qui se veut unique au Québec. «Les entreprises peuvent louer des locaux, partager des équipements et échanger avec les chercheurs. Elles paient alors un billet d'entrée et des frais de gestion», dit François Michaud, directeur de l'Institut. Cette approche permettra, selon lui, d'accélérer les transferts d'innovations technologiques. «Les universitaires ne connaissent pas suffisamment les besoins du marché. Une plus forte interaction avec le monde de l'entreprise nous permettra de chercher et de trouver des applications à des besoins réels», dit M. Michaud, un expert en robotique. Développement économique Canada, un des organismes subventionnaires, estime que ce rapprochement bénéficiera aux PME. «En favorisant la recherche appliquée, le savoir-faire et l'innovation de l'Institut descendront jusqu'aux PME», estime Michel Petit, directeur intérimaire du bureau d'affaires de l'Estrie de l'organisme fédéral. Près de 25 M $ ont été investis dans la construction de l'immeuble de plus de 7000 m2.
http://www.lesaffaires.com/operation...t-jaser/537478
_____
Voici un autre article du journal
Les Affaires, portant quant à lui sur l'innovation à Sherbrooke.
12-11-2011 (modifié le 10-11-2011 à 11:49)
Technologies propres : les jeunes entreprises prennent leur place
La proximité d’institutions d’enseignement et de recherche comme l’Université de Sherbrooke a eu un énorme impact sur l’expansion des technologies propres, dit Chloé Legris, de Sherbrooke Innopole. PHOTO : STÉPHANE LEMIRE
JEAN-FRANÇOIS BARBE
Les Affaires
Sherbrooke, future Silicon Valley du bioplastique ? C'est ce que souhaite Pierre Morency, le fondateur de Nova Envirocom, un distributeur de produits de consommation et d'aide au recyclage. Ses sacs et ses ustensiles sont de bons exemples de ce qu'on peut faire avec les bioplastiques, composés de matériaux biodégrables comme la fécule de maïs, le fructose de la canne à sucre et l'amidon de betterave.«Dans ce domaine, de plus en plus de produits innovants sortent des laboratoires de recherche et des entreprises de la région. Il y a là un savoir-faire en émergence, qui est à surveiller», affirme Robert Fortin, directeur régional de l'Estrie au ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE).Bientôt, Nova Envirocom commercialisera un enduit imperméable qui permettra le recyclage d'emballages de viandes vendues en épicerie. Fait notamment de fibre de bois, l'enduit a été mis au point en collaboration avec le Centre de technologie minérale et de plasturgie et le Centre collégial de transfert de technologie en oléochimie industrielle.Mais la région voit plus loin. Elle veut se démarquer dans un secteur plus vaste, celui des bio-industries environnementales. «Les bioplastiques et les bioénergies en sont les fers de lance», souligne M. Fortin.Des PME de l'Estrie commencent à attaquer le marché des bioénergies à l'étranger. Chouchou des capital risqueurs, avec près de 68 millions de dollars (M$) amassés depuis 2010, la PME Énerkem construira bientôt une usine d'éthanol au Mississippi. Pour sa part, Biocardel, une jeune pousse de Richmond, s'installera au Luxembourg afin d'y fabriquer 20 millions de litres de biodiésel par année.En raison de leur caractère prometteur, les bio-industries environnementales de l'Estrie ont été désignées «créneau de l'année» lors du Grand rendez-vous des créneaux d'excellence tenu en octobre dernier. «Décrocher cette mention montre que l'engouement pour les bio-industries environnementales, en Estrie, n'est pas un feu de paille», dit M. Fortin.À l'heure actuelle, il n'existe pas d'étude sur l'impact économique de ce secteur d'activité. M. Fortin estime néanmoins que les bio-industries environnementales regroupent une trentaine d'entreprises dans la région et emploient environ 400 personnes. «Ces effectifs ont doublé en trois ans», précise-t-il.
Exploiter la matière grise
La proximité d'institutions d'enseignement et de recherche comme l'Université de Sherbrooke a eu un énorme impact sur l'expansion des technologies propres, dit Chloé Legris, directeur du développement des affaires pour les technologies propres et développement durable chez Sherbrooke Innopole. Ce secteur EnGlobe les bio-industries environnementales ainsi que les secteurs de l'efficacité énergétique, des matériaux verts et de l'énergie solaire.«Une bonne douzaine de jeunes pousses en technologies propres ont été créées dans la région depuis environ un an», dit Mme Legris. À l'instar de E2Metrix, qui fabrique un système de filtration d'eaux de laiteries, et de Technologie Demtroys, qui a conçu un système de contrôle de chauffage pour les immeubles.
Collaboration en R-D
L'existence de plusieurs projets en gestation témoigne du dynamisme des acteurs du secteur, ajoute Michel Petit, directeur intérimaire du bureau d'affaires de l'Estrie à l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.La Régie intermunicipale souhaite ainsi mettre en place un centre de valorisation des matières résiduelles pour le Haut-Saint-François et créer un parc industriel spécialisé dans la valorisation des matières résiduelles.De plus, certaines entreprises collaborent entre elles sur le terrain de la R-D, signale M. Fortin, comme Enerkem, Biocardel et CRB Innovation, qui cherchent à transformer le glycérol en méthanol.
http://www.lesaffaires.com/operation...r-place/537479