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Fonderie: Gatineau invitée à ne pas «sous-traiter son leadership»
Mathieu Bélanger
MATHIEU BÉLANGER
Le Droit
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Une coalition formée d’une dizaine d’organisations présentes dans le centre-ville craint de voir la Ville de Gatineau «sous-traiter son leadership à des promoteurs privés» dans la planification du développement du secteur de la Fonderie. Elle demande à la Ville de «voir grand plutôt que haut» pour l’avenir de ce vaste espace en plein coeur du centre-ville.
Des associations citoyennes, ainsi que des organismes culturels, patrimoniaux et communautaires signent une déclaration commune pour demander à la Ville de repenser la planification du secteur qui serait déjà en préparation dans les bureaux municipaux. «Le plan de zonage à l’étude dont les hauteurs atteignent 25 étages ne répond ni aux possibilités du site ni aux attentes citoyennes exprimées clairement depuis dix ans», soutient la Coalition pour l’aménagement de la Fonderie, dans un communiqué publié mardi.
La porte-parole de la coalition, Marie-Jeanne Musiol, précise au Droit que le regroupement n’a absolument rien contre l’aménagement d’une zone d’innovation dans le secteur de la Fonderie, au contraire. «C’est un projet très intéressant et emballant, dit-elle. Mais on veut rappeler à la Ville que les campus technologiques du genre se limitent habituellement à des hauteurs conservatrices de trois ou quatre étages. Il y a des moyens de densifier de manière intelligente. Là, ce qu’on a vu, c’est un projet purement spéculatif, sans imagination, qui provoquera une autre fracture urbaine dans notre centre-ville. Nous en avons déjà à Gatineau, nous n’en avons vraiment pas besoin d’une autre. Le secteur de la Fonderie a une grande valeur sociale et ça doit être considéré dans la planification. Il faut éviter de seulement brader ces terrains comme si c’était une marchandise offerte aux plus offrants.»
Une image sème l’émoi
C’est la présentation d’une image par le service de l’urbanisme, en novembre, lors de consultations ciblées sur le Plan particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville qui a incité la douzaine d’organismes à unir leur voix pour faire connaître leur opposition à ce qui serait en planification. «L’image a été parachutée comme ça, tout simplement, raconte Mme Musiol. Tout le monde a été pris par surprise. On n’avait jamais vu ça. Ce qui était proposé n’a aucun lien avec ce qui est affirmé dans les consultations depuis des années, c’est complètement aberrant. On craint d’être en présence d’un cheminement bureaucratique complètement différent de la volonté des citoyens consultés.»
COURTOISIE
La coalition émet une série de demandes à la Ville pour le secteur. Elle souhaite que le secteur intègre une zone culturelle où on y retrouverait une institution phare comme une bibliothèque centrale, que la tête du ruisseau de la Brasserie demeure verte, publique et aménagée comme un point de connectivité. Des immeubles résidentiels variés et à échelle humaine sont espérés. Des terrains doivent être réservés pour du logement abordable et pour les familles.
Appui d’Action Gatineau
La proposition de la coalition a aussitôt reçu l’appui «enthousiaste» de la candidate à la mairie pour Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, et le candidat du parti dans Hull-Wright, Steve Moran. Le communiqué de presse de Mme Marquis-Bissonnette a été publié trois minutes après celui de la coalition.
Les deux candidats sont aussi d’avis que des terrains du secteur de la Fonderie doivent être réservés pour combler le manque de logements abordables et accessibles pour les familles dans le centre-ville. Mme Marquis-Bissonnette estime que le secteur doit devenir un quartier à échelle humaine, avec des rues conviviales et des commerces de proximité. «Il sera très important de développer un quartier vivant et convivial, tout en respectant son zonage, son patrimoine et son potentiel culturel», a-t-elle ajouté.
M. Moran est d’avis que le projet de bibliothèque centrale est «primordial» et qu’il doit voir le jour. «Relancer le centre-ville ça passe aussi par une infrastructure rassembleuse, comme celle-ci», a-t-il ajouté.