C’était soir de grandes pompes, hier, à l’Hippodrome de Québec. Près de 14 mois après sa fermeture pour rénovation, le site de courses de chevaux sous harnais, rebaptisé Sulky Québec, dévoilait son nouveau visage.
Effectuant l’aller-retour entre l’hippodrome et le tout aussi nouveau salon de jeu Ludoplex, une foule bigarrée où se côtoyaient robes de gala et espadrilles, gens d’affaires et familles, explorait l’endroit doté d’un bar sportif et d’une salle à manger entièrement neufs. «Ici, avant, ça faisait dur!» lance d’entrée de jeu Paul Jean Massicotte, le grand patron d’Attractions hippiques Québec (AHQ), l’entreprise propriétaire des quatre hippodromes québécois. «Ce n’était pas invitant.»
Attablé dans un des rares coins tranquilles, le sénateur libéral et ancien magnat de l’immobilier contemple son investissement de 23 millions $. «On
a fait la même chose à Trois-Rivières il y a cinq semaines, ce sera Gatineau dans trois ou quatre mois et on espère faire pareil à Montréal dans un an et demi. Au Québec, l’industrie des courses de chevaux est en déclin depuis 20 ans. Mon pari est d’aller chercher une clientèle plus large que les hommes de chevaux et les experts.»
Pour ce faire, Massicotte et son équipe espèrent faire des courses attelées «un show comme peut l’être le NASCAR. Ça reste des autos qui tournent toujours en rond, mais c’est tout ce qui entoure la course qui en fait un événement. On veut que nos conducteurs deviennent des vedettes.» Il compte entre autres créer un calendrier concentré en été et des points d’attention comme un championnat de fin
de saison.
«Les hommes de chevaux aiment mieux courir toute l’année, c’est normal, et les hommes de chevaux sont mes partenaires.»
«Mais mon numéro un, c’est le client. C’est comme pour autre chose, si on courait chaque jour, ce serait plate. Il faut créer l’intérêt», expose celui qui a entre autres fait fortune avec les centres commerciaux. Massicotte affirme vouloir faire passer le nombre d’emplois reliés aux courses hippiques de «3000 à 4000 d’ici quatre ou cinq ans».
Doublé de Jocelyn Gendron
Échassiers, percussionnistes africains et feux d’artifice ont ensuite laissé la place aux coursiers pour un court programme de quatre épreuves d’un mile. La première course de l’hippodrome nouvelle ère a été remportée par M.G. Eliot, avec Jocelyn Gendron dans le sulky. Puis Gendron a remis ça aux commandes de Canaco Phil dans l’Amble de la Capitale, le clou de la soirée, épreuve avec 15 000 $ en bourses.
«Je pensais avoir des chances dans la première, mais pas dans la dernière», avoue l’étoile du jour, aux abords de la piste ovale voisine du Colisée. Le vétéran conducteur originaire de Québec n’en était pourtant qu’à sa deuxième course avec Canaco Phil, une bête de l’écurie Jean et Léo Tourigny qu’il avait menée à une deuxième position à leur première collaboration.
Gendron venait de boucler une soirée «payante» de 452,50 $, soit 5 % des montants raflés par ses chevaux. Frazier Blue Chip (Stéphane Brosseau) et Viva La Vida Loca (Stéphane Gendron, le cousin de Jocelyn) ont aussi paradé dans le cercle des vainqueurs.
source:
http://www.cyberpresse.ca/article/20.../6808/CPSOLEIL