(SHERBROOKE) Un autre chapitre des Petites Soeurs de la Sainte-Famille s'écrira sous peu avec la mise en chantier d'un nouveau bâtiment de 20 millions de dollars sur un terrain vacant adjacent au couvent surplombant la rue Galt Ouest.
L'annonce sera faite au début du mois prochain, en présence de dignitaires. D'ici là, les administratrices de la plus importante communauté religieuse de Sherbrooke observent un silence de piété et refusent toute demande d'entrevue.
La Tribune a cependant pu apprendre que le nouveau pavillon de santé comptera pas moins de 135 unités. C'est plus du double des 53 chambres de l'infirmerie construite il y a sept ans par les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus à l'autre extrémité de la rue Galt, dans l'Est, près de l'Hôtel-Dieu. Ce projet avait représenté un investissement de 10 M$.
Les analyses préalables ont été effectuées par la Ville pour veiller à ce que la nouvelle bâtisse s'agence avec la maison mère qui, de par sa localisation, est l'un des bâtiments les plus en vue à Sherbrooke. Le concept d'ensemble a été approuvé en avril dernier par l'arrondissement du Mont-Bellevue.
Selon les documents transmis à la Ville, l'édifice comprendra «trois ailes de longueurs et de hauteurs semblables alors qu'un quatrième volume, de longueur plus petite, complétera le plan en forme de croix».
«Le couvent n'a pas la même valeur patrimoniale que le Séminaire ou le Collège du Mont Notre-Dame, qui sont beaucoup plus âgés, mais c'est assurément l'un des symboles forts de Sherbrooke» juge Denis Beaulieu, recherchiste et auteur collaborant à la production de textes historiques publiés dans nos pages.
C'est d'ailleurs pour répondre à des besoins exprimés à la fin du19e siècle par Mgr Paul Larocque, pour l'évêché et le Séminaire, que soeur Marie-Léonie Paradis, la fondatrice de la communauté, avait pris la décision de transférer la maison mère ainsi que le noviciat à Sherbrooke. Les religieuses ont vécu dans le pourtour de la rue Marquette jusqu'à ce qu'elles aillent s'installer, en 1930, sur le promontoire où est apparue l'Université de Sherbrooke une vingtaine d'années plus tard.
Le site exceptionnel qu'occupent les Petites Soeurs de la Sainte-Famille est aujourd'hui au coeur de Sherbrooke et de ses principaux axes routiers. Or, il se trouvait en retrait et n'était même pas sur le territoire sherbrookois lorsque la communauté en a fait son point d'ancrage. Il appartenait à l'agglomération Collinsville ayant été annexée en 1942.
Le bâtiment original compte une infirmerie et il a toujours été de tradition d'accompagner les soeurs jusqu'en fin de vie. Les Petites Soeurs de la Sainte Famille observent d'ailleurs un rituel de prières bien établi pour vivre le passage vers la mort dans la spiritualité.
Comme dans toutes les communautés religieuses, les effectifs sont vieillissants et les besoins sont croissants. Le nouveau pavillon comprendra un certain nombre de chambres pour des personnes autonomes mais essentiellement des espaces pour les soins, incluant une unité prothétique à l'intention des personnes dont les problèmes cognitifs commandent un encadrement particulier.
Les Filles de la Charité du Sacré-Coeur de Jésus avaient financé leur infirmerie en totalité et il appert que les Petites Soeurs de la Sainte-Famille réussiront, elles aussi, à mener leur projet à terme sans aide gouvernementale.
Impressionnant. Rappelons que soeur Marie-Léonie a été béatifiée lors du passage à Montréal du pape Jean-Paul II en 1984.
D'ici à ce que le gouvernement Couillard livre le centre mère-enfant et la nouvelle urgence de 200 millions au CHUS - dont la mise en chantier est prévue en 2018 - les bonnes soeurs de l'Ouest seront soignées dans du neuf.
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