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Old Posted Feb 27, 2012, 5:34 PM
Steve Rowland Steve Rowland is offline
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Location: Sherbrooke
Posts: 191
Il y a beaucoup de mots dans ce texte que je n'ai jamais employés. Des mots comme "Mongolien" (sic). J'ai semblé lire, dans les posts précédents, que vous applaudissiez ce genre de méthode (pas nécessairement vous personnellement d'ailleurs). Je fais référence ici à des choses comme ça :

Quote:
Dans ce cas le minerai ne serait pas transformé à Sept-Iles, mais il sera tout de même expédié à partir de son port. Disons que l'annonce du quai minéralier multi-usages en a excité plus d'un!
Tout simplement. Parce que non, je ne lis pas tous les journaux de Sept-Îles. En même temps, si je lisais tous les journaux du Québec avec assiduité, j'en aurais soupé bien assez vite.

Quote:
Vous proposez tout bonnement que les nord-côtiers refusent tout ce développement pour faire autre chose. Bref, pour rien faire quoi!? Vous proposez comme ça de mettre la Côte-Nord dans une bulle de verre et d'en faire une deuxième Gaspésie parce que vous trouvez qu'on a de la belle nature. Ahem... Venant de citadins, je l'ai entendu souvent cette vision romantique des régions. C'est tellement égoïste comme point de vue!
J'habite et je suis né à Sherbrooke, mais j'étudie à Montréal. Je sais donc parfaitement ce que c'est que de se faire snober. Je n'emploi jamais le mot "Région" dans ce sens-là, qui est selon moi un terme très diminutif et péjoratif. Ce n'est vraiment pas ce que j'ai voulu faire en écrivant ce que j'ai écrit plus haut. C'était juste une mise en garde. Parce qu'on ne connait pas tout ce qui peut se faire ailleurs. Autant je peux être inconscients sur plusieurs choses du Nord, autant vous devez admettre être inconscients sur plusieurs choses du Sud. Et dans le Sud, on est forts sur la crétinerie.

Je suis loin de faire l'apologie du Sud, au contraire, je dis justement de ne pas trop essayer de suivre notre exemple pour atteindre notre niveau urbain (au sens très large). Du moins, pas celui qui a été présenté plus haut. Il y a énormément de projets dont je ne suis pas fier ici. Récemment, la promotion des gaz de sciste en est un bon exemple.

Quote:
Il faut se faire à l'idée, les Québécois et nos bons médias ont une petite mentalité syndicaliste : on aime mieux négocier une convention collective que fonder une entreprise. Les Québécois aiment mieux embarquer dans le train plutôt que le conduire et on ne peut pas toujours blâmer Charest ou Harper pour ce que l'on est.
Donc selon cette façon de penser, nous devrions scraper les paysages des Cantons-de-l'Est (que j'adore et que je chéri), scraper la vie des générations futures, simplement parce que les entreprises veulent plus de gaz et parce que le moyen le plus efficace (internationalement parlant) de faire de l'argent, c'est en crissant le feu à nos nappes souterraines? Bin oui, après tout, on a tellement de ressources naturelles au Québec. Sauf qu'on y fait tellement peu attention qu'un jour, on n'en aura plus. Ça pourrait aussi vous arriver plus tôt que vous ne le pensiez.

Le syndicalisme a bien des tords, mais s'il y au moins une chose qu'il fait bien, c'est bloquer les projets. Certes, quelques fois, ils bloquent de bons projets (les médias aiment bien taper là-dessus, pour faire plaisir aux caqistes). Le syndicalisme serait bien à repenser au Québec. Mais lorsqu'on se rend compte qu'au Québec, la plupart de ces projets ne respectent en aucune façon la nature, ni même la société à long terme, et se fondent uniquement sur des PIB, des milliards de dollars et des économies de marché, moi je trouve ça répugnant.

Je n'aime pas le statu quo. Surtout pas dans les villes. Mais ça ne veut pas dire qu'il faille non plus tout accepter la gueule ouverte, pour le simple fait que c'est supposémment tout ce qu'on nous propose. L'économie actuelle ne nous permet pas d'apprécier le "mieux". Elle ne nous permet que d'accepter le "moins pire". C'est dégueulasse.

Quote:
Steve Rowland, je trouve que tu as une vision très "Tout le monde en parle" du développement sur la Côte-Nord.
Je n'écoute que très rarement cette émission, mais si on y parle de sauver ce qui reste de notre patrimoine naturel et humain avant qu'ils ne soient aglouti dans l'imbécilité internationale, alors j'appuie cette vision, en effet.

Les Québécois sont, en troupeau, des moutons, peut-être. Lorsque le berger (le politicien) est affilié avec le boucher (la grande entreprise internationale, et je considère les Desmarais et cie comme faisant partie de l'international), bah, vous connaissez la suite... Les gens doivent au contraire arrêter de se blâmer pour des choses dont ils ne sont pas responsables ici.

Traitez-moi de hippie moderne (parce que je ne fume pas et n'habite pas dans une commune), de rêveur, de cynique, de révolutionnaire, de syndicaliste (même si je ne le suis pas dans les termes actuels), je m'en fou. Pour moi, ce sont des qualités qui manquent à plusieurs. Plusieurs ont une âme comme la mienne, mais on trop peur de la montrer. Non, il faut rester réaliste. Il faut rester avec l'entreprise. Il faut rester avec du côté du cash et oublier nos idéaux. Bref, il faut rester mouton. Peut-être ainsi aurons-nous la chance de servir à produire des manteaux de laine plutôt que de se retrouver dans le ragoût de la cantine, nous disons-nous.

Je veux que la société québécoise aille de l'avant. Mais aller de l'avant, ça prend du temps et ça se fait de manière réfléchie. C'est certainement pas les projets néo-conservateurs et l'exploitation des mines (dans le Nord), du pétrole (dans le fleuve) ou du gaz (dans le Sud) qui nous projettent dans l'avenir, pour ne nommer que ceux-là. Il y a autres choses à faire.

Je vous laisse sur un numéro extraordinaire d'Yvons Deschamps. Toujours d'actualité, l'image et les analogies sont très fortes. C'est juste les termes qui ont changés :
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