L'hémorragie d'emplois manufacturiers se calme à Sherbrooke
La Tribune
SHERBROOKE - Sherbrooke n’est pas encore sorti du bois mais la forêt commence à s’éclaircir. Il y a de l’espoir.
On pourrait ainsi paraphraser le directeur général de la Société de développement économique de Sherbrooke, Pierre Dagenais, lorsque vient le temps de résumer en peu de mots le rapport annuel 2006 qu’il a présenté publiquement, jeudi midi, devant de nombreux invités.
Encore une fois, Sherbrooke accuse une perte nette d’emplois manufacturiers et, même, d’entreprises. Mais, consolation, l’hémorragie est moins forte que pour l’année précédente, laissant croire que la plaie est en train de se refermer.
«Ce n’est pas fini, malheureusement. On peut craindre encore quelques pertes d’emplois puisque la conversion industrielle à laquelle doit se soumettre la région de Sherbrooke passe par davantage de robotisation. Mais le pire est derrière nous», a-t-il commenté en entrevue, après le repas-conférence.
En 2006, le nombre d’entreprises des secteurs manufacturier et tertiaire-moteur établies à Sherbrooke est de 755 entreprises, soit une diminution de 0,79 pour cent par rapport à 2005 alors qu’on comptait 761 entreprises.
Ces 755 entreprises procuraient du travail à 21 529 personnes en 2006, soit une baisse de 1,2 pour cent dans le nombre des emplois puisque les 761 entreprises de 2005 embauchaient, elles, quelque 21 781 personnes. La perte nette est donc de 252 emplois.
«Le bilan global de la création d’entreprises et d’emplois à Sherbrooke pour l’année 2006 illustre parfaitement ce phénomène (la présente restructuration industrielle). En effet, pour la même période, les secteurs manufacturiers et tertiaire-moteur enregistrent la création de 38 nouvelles entreprises, lesquelles ont entraîné l’embauche de 349 personnes.
Mais cela n’a pu dégager un bilan positif puisque les fermetures, les fusions et les déménagements ont frappé 43 entreprises, occasionnant la perte de 691 emplois», peut-on lire dans ce rapport annuel.
Institutions financières
Tous les secteurs d’activité ne vivent pas la présente crise de la même manière. Certains tirent même très bien leur épingle du jeu.
C’est le cas, par exemple, pour les institutions financières, et les produits du bois (excluant le meuble) où les emplois ont grimpé de 15,11 pour cent; c’est aussi le cas pour les services spécialisés à l’entreprise industrielle (12,9 pour cent d’augmentation du nombre des emplois), des produits chimiques et environnementaux (9,17 pour cent), des instruments scientifiques et médicaux (8,51 pour cent), des centres d’expertise et de recherche (7,68 pour cent), des produits de métal (7,29 pour cent) et de la machinerie et du matériel de transport (6,3 pour cent).
Par contre, des secteurs tirent la langue ou souffrent profondément. C’est le cas des produits électriques et électroniques où les baisses d’emploi atteignent 25 pour cent. C’est aussi notamment le cas dans le textile, vêtements et produits en cuir (baisse de 20 pour cent); dans le transport et l’entreposage (baisse de 15,11 pour cent); dans le meuble et les articles d’ameublement (baisse de 13,5 pour cent); et dans les aliments et boissons (8,29 pour cent).
Parmi les bonnes nouvelles, M. Dagenais a attiré l’attention sur l’accroissement des investissements privés, encore que le seul chantier de Kruger, avec son usine de cogénération, y est pour beaucoup.
Néanmoins, le rapport signale qu’en 2006, 42,3 pour cent des entreprises établies à Sherbrooke ont réalisé des investissements totaux de 224,8 millions $, une hausse significative de 27,7 pour cent par rapport aux investissements réalisés en 2005.