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Chronique de Yvon :

Le vieux Colisée : une bouée de sauvetage

Gary Bettman cherche des solutions. Il ne veut surtout pas se retrouver avec d’autres problèmes comme celui des Coyotes de Phoenix, par exemple.

C’est pourquoi la ville de Québec s’avère un choix intéressant. Pourquoi? Parce que le Colisée a déjà servi de domicile à une formation de la Ligue nationale et que, si jamais Bettman devait prendre une décision rapide dans le cas d’une concession éprouvant des ennuis importants sur le plan financier, Québec pourrait s’avérer une solution de rechange.

Selon certaines sources, le commissaire de la Ligue nationale n’a pas demandé au maire Régis Labeaume et à Me Marcel Aubut de procéder à la première pelletée de terre pour obtenir l’assurance, ou tout au moins la promesse, du retour du hockey professionnel dans la Vieille Capitale.

Non.

Ce que Gary Bettman a demandé aux deux visiteurs, c’est une garantie que si jamais une formation déménageait à Québec, la Ville entreprendrait alors les travaux de construction d’un nouvel amphithéâtre. Entre-temps, le Colisée serait une intéressante solution. La nuance est importante.

Le dossier de Phoenix coûte une fortune aux propriétaires et à la Ligue nationale et le commissaire n’ignore pas que le Bureau des gouverneurs ne veut plus vivre une autre situation comme celle des Coyotes. Par conséquent, Bettman et ses lieutenants doivent développer un plan de défense et s’assurer qu’ils auront des solutions pour parer à toute éventualité. La ville de Québec, justement, s’inscrit dans ce plan de défense.

Le dollar américain

On l’a répété à plusieurs occasions, les équipes de la Ligue nationale seront durement éprouvées au cours des prochaines semaines et des prochains mois en raison de la conjoncture économique. Aux États-Unis, on n’est pas encore sorti du bois et le dollar-loisir ne privilégie pas le hockey. Et, contrairement aux autres grands sports professionnels, Bettman et son groupe ne peuvent pas fournir aux propriétaires des revenus provenant d’un contrat de plusieurs années avec des diffuseurs importants.

Par conséquent, le commissaire sait très bien qu’il y a de gros nuages noirs à l’horizon. Et, c’est dans de telles circonstances qu’on détermine si l’homme en poste est un bon gestionnaire. Avec le dossier Phoenix, on peut s’imaginer que le doute se propage chez les propriétaires.

Bettman n’a donc pas vraiment le choix, il doit protéger ses arrières.

Un autre élément qu’il faut considérer dans ce dossier, c’est le dollar canadien qui est en pleine ascension et qui devrait devancer le dollar américain prochainement.

Le maire de Québec devrait commenter la situation cette semaine, demain possiblement.

Un personnage gravitant dans les milieux de la Ligue nationale me disait hier qu’il ne fallait pas aller trop rapidement dans le dossier et croire qu’une équipe débarquera à Québec la saison prochaine. Par contre, ajoutait-il, Québec a le droit de penser que la Ligue nationale s’intéresse au plus haut point aux perspectives d’avenir qu’offre la ville.

Un intérêt

La démarche du maire de Québec et les entrées que possède Me Marcel Aubut chez les propriétaires de la Ligue nationale devraient soulever davantage l’intérêt des hommes d’affaires intéressés au projet du retour de la LNH dans la Vieille Capitale.

Le grand patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, n’a pas caché que c’est un plan d’affaires qui lui plaît. Cela pourrait aussi accentuer les discussions auprès du CRTC relativement à une nouvelle chaîne de télévision sportive.

TVA et TVA Sports ont fait une demande officielle récemment, attirant toutefois l’attention des décideurs du CRTC sur le fait que RDS jouissait maintenant d’avantages et de préférences indus avec la position que détient le holding Woodbridge à titre d’actionnaire du Canadien.

Le Holding Woodbridge de Toronto est aussi propriétaire de RDS. Dans la demande d’une licence pour une nouvelle chaîne sportive, si j’ai bien saisi, TVA et TVA sports affirment qu’on peut difficilement créer une saine compétition en sachant que l’un des propriétaires du Canadien est aussi propriétaire de RDS. Comment une autre chaîne de télévision peut-elle espérer obtenir les droits de télédiffusion du hockey du Canadien. Dans sa demande, le groupe Quebecor affirme qu’il aimerait bien présenter le hockey du Canadien à l’écran de TVA, une télévision généraliste, mais il ne s’agit là que d’un rêve dans le contexte actuel.

Si, comme le souhaite le CRTC, on veut créer une autre chaîne sportive, parce que le marché est prêt pour une telle compétition, il est évidemment que les règles du jeu seront à revoir. Cependant, on peut parier que le CRTC sera peu enclin à modifier les règles du jeu. Donc si Quebecor veut entrer dans l’arène du sport professionnel, si cette société veut en profiter pour valoriser son secteur de la téléphonie et de la câblodistribution, une équipe à Québec se veut une option intéressante. À défaut d’attirer l’attention du CRTC sur les avantages et les préférences indus dont bénéficie RDS, pourquoi ne pas s’en octroyer soi-même ? On peut donc imaginer que les derniers développements au sujet du retour de la LNH à Québec pourraient exercer un impact sur la décision des décideurs de Quebecor.

Si jamais ils se voyaient accorder une licence pour exploiter une chaîne de télévision sportive, seraient-ils tentés de lancer cette chaîne dans les plus brefs délais ? Cette chaîne pourrait-elle devenir un argument de taille pour le retour du hockey de la LNH à Québec? Absolument